Geste de cinéma

    Randa
    Maroufi
    • 📅21.11.2021
    • 🕜16h00

    Projection du film Ali au pays des merveilles de Djouhra Abouda et Alain Bonnamy (France, 1976, 16mm, 59 min).

    « Toutes les images ont été filmées comme des coups de poing » pour ce film expérimental, politique et radical sur la condition des travailleuses et travailleurs immigrés en France au milieu des années 1970. Ali au Pays des Merveilles de Abouda et Bonnamy est un cri contre l’exploitation et le racisme, qui pointe sans concessions le rôle de l’état français, des médias, du capitalisme et de la colonisation dans ce système de domination qui vient broyer ceux et celles qui le subissent. Tourné en 16mm, le film allie une puissance formelle et esthétique inventive avec un propos militant. « J’ai posé une loupe sur les gestes quotidiens des travailleurs émigrés » raconte Djouhra Abouda. Loin de toute contemplation ou représentation de la misère, cette tentative d’un cinéma différent, permet l’émergence d’une violence esthétique et politique, à la fois dénonciatrice et libératrice. (Léa Morin)

    Numérisé et restauré en 2021 au laboratoire l’Image Retrouvée (Paris). Un projet mené par Talitha en collaboration avec Djouhra Abouda et Alain Bonnamy.

    Avec

    Djouhra Abouda, Randa Maroufi, Léa Morin

    L’autre comme hôte

    Exposition
    Randa Maroufi

    Tournage Les Plieurs

    Résidence
    Randa Maroufi

    L’hospitalité des images

    Conférence
    Marie-José Mondzain, Randa Maroufi

    Le déplacement dans l’histoire de l’art

    Conférence
    Madeleine Mathé
    BIOGRAPHIE DE DJOURHA ABOUDA

    Djourha Abouda, sous le nom de Djurjura, débute dans les années 1970 une carrière musicale, où paroles de femmes et revendications de la culture kabyle se mêlent. Le cinéma commence pour elle avec « Algérie couleurs », 1970–1972 et « Cinécité », 1973–1974, collages kaléidoscopiques réalisés avec Alain Bonnamy dans le contexte du laboratoire expérimental de l’université de Vincennes. Ali au pays des merveilles, tourné en 16mm, sort en 1975est un geste plus frontal, radical et fulgurant, militant et musical.

    BIOGRAPHIE DE LÉA MORIN

    Léa Morin est curatrice et chercheuse indépendante, elle est co-fondatrice et directrice de l’Observatoire (Art et Recherche) à Casablanca/Maroc. Diplômée de la FEMIS (École Nationale Supérieure des Métiers de l’Image et du Son, Paris/France), elle était auparavant programmatrice et directrice de la Cinémathèque de Tanger. Sa pratique consiste à concevoir et produire des situations et contextes de recherche participatifs, pouvant prendre la forme d’ateliers, séminaires, expositions, projections, publications, restauration de films et programmes pédagogiques. Sa recherche porte principalement sur les archives, l’histoire et le patrimoine cinématographique dans une tentative de retracer des historiographies de l’absent, du disparu et de l’oublié.