Une auteure qui est aussi plasticienne, une plasticienne qui est aussi scénographe, un photographe qui pousse la chansonnette, composent cette équipe qui s’agite dans l’ombre avec des mots, des objets, des gels, des liquides et de la lumière, et nous télétransporte d’univers.

Pourtant, ça parle de nous, tous, de la voisine qui est madame Toulmonde, du monde qui nous entoure, nous émeut ou nous aliène : « La voisine est expansive, c’est bien connu. Maintenant la voilà extensive. La décroissance, c’est pas la réussite. Heureusement qu’il y a des avantages au malheur. Quand c’est fait c’est plus à faire. » Chaos ou KO en 15 tableaux.

Les images sont réalisées en direct sur des rétro projecteurs, avec les moyens du bord, on ne se refuse rien, ravalant l’informatique au rang de vieillerie obsolète. On retrouve l’évidence « enfantine » que le monde voudrait nous faire oublier : qu’un bout d’emballage plastique destiné à la poubelle peut facilement devenir support de magie, que souffler dans l’eau avec une paille peut créer des tempêtes, qu’il suffit d’un aimant pour faire une tragédie.

Pourtant aucune naïveté dans ce monde impitoyable où nous jouons à nous étonner et nous faire peur, rire ou rester bouche bée, nous scotcher comme au papier tue-mouches, avec 3 cervelles ajustées, 6 mains qui manipulent, et un texte découpé en tronçons toujours susceptibles de nous péter à la gueule.

On vous aura prévenu.