Partitions

    Aurélie
    Pétrel
    • 📅29.03.2014
      06.07.2014

    Aurélie Pétrel s’appuie sur l’idée de partition pour définir son travail photographique. Chaque prise de vue constitue une première note mise en dialogue pour faire naître un ensemble. L’image créée, en tant qu’élément d’un système d’écriture, est réemployée plusieurs fois dans des combinaisons nouvelles pour donner lieu à des séries photographiques, des installations, des sculptures, ou d’autres possibles. La pratique d’Aurélie Pétrel interroge ainsi la spécificité de l’image, sa diffusion et ses modes d’apparition et se nourrit de rencontres interdisciplinaires. 

    Partitions est la première exposition personnelle de l’artiste dans un centre d’art français. Elle montrera une sélection d’œuvres récentes et de nouveaux projets conçus pour le lieu. Elle présentera notamment la pièce Ise, réalisée avec Vincent Roumagnac qui mêle performance et objets photographiques, et pense l’apparition et la temporalité de l’œuvre. Ise sera activée à plusieurs reprises au cours de l’exposition lors de rendez-vous annoncés ou impromptus. 

    Aurélie Pétrel s’entoure de personnalités dont l’anthropologue Anne Jarrigeon et le commissaire et galeriste Baron Osuna, qui seront présents lors de l’exposition et de rencontres.

    « Je pose la notion de partition photographique depuis la double définition du mot “partition”. La première renvoyant d’emblée à la composition musicale et à son système de notation sur laquelle peuvent s’appuyer lectures et interprétations, la seconde, plus spécifique, relevant de la division, du partage, de la redistribution (de territoires par exemple). À partir de cette ambivalence sémantique, la notion de partition photographique peut se constituer, simultanément, notation (réserve) et redistribution (non plus d’espace mais, on le verra, de temps). Les “prises de vue” numériques sont pour moi le “degré zéro” du processus d’apparition de mes images en cette dynamique indexée à l’idée de partition. Elles sont en quelque sorte la phase embryonnaire d’une opération (potentielle) de développement, une “prise” littérale, à la fois prélèvement concret et appel d’un devenir (on dit une prise d’appel avant une projection, un saut dans l’à venir). Un premier temps, donc, d’avant les images, où, déjà, des images sont potentiellement prises (comme dans de la glace, latentes). C’est ce premier temps contenant des images en puissance d’apparition qui va être, dans l’acte et l’éta(n)t de l’exposition, redistribué, partagé, dans et selon un contexte donné, et devenir dès lors temps secondaire, non pas seulement consécutif, mais composé (marqué) du temps double d’une transformation qui contient la visibilité de sa propre traçabilité temporelle (son spectre). En d’autre terme la partition (temps 1) est jouée (temps 2) et son jeu est marqué doublement par son origine et par sa présentation. La partition, c’est sa fonction, peut être jouée à nouveau, rejouée donc, et se représenter en ces (ses) temporalités simultanées. »

    Commissariat

    Madeleine Mathé

    👉Site de l’artiste

    Aurélie Pétrel

    ISE

    Performance
    Aurélie Pétrel
    Biographie d’Aurélie Petrel

    Aurélie Pétrel est une artiste française, née à Lyon en 1980 et vivant entre Romme, Paris et Genève. Responsable du Pool Photographie de la HEAD – Genève depuis 2012, elle y enseigne notamment dans la filière des Arts Visuels. Sa pratique photographique interroge le statut de l’image, son utilisation ainsi que le mécanisme de sa production. Ancrées dans la durée, ses recherches visent à ramener la prise de vue au centre de la réflexion multisensorielle à l’aide de dispositifs spatiaux. En appliquant des procédures de transformations successives à ses prises de vue, ses installations, assimilées à des sculptures, créent des jeux d’illusion et de déplacement de la réalité. Cette démarche vise à appréhender l’image photographique selon plusieurs états physiques, sous forme de variations. Depuis 2001, les points d’ancrage de sa pratique photographique s’étendent sur six villes : Shanghai, Tokyo, Paris, Leipzig, Montréal et New York. Chaque ville est envisagée comme l’espace d’une impulsion architecturale permettant de pousser les potentiels de l’image en mutation, à partir d’enquêtes de terrain jusqu’aux visions parcellaires de la prise de vue dans l’espace d’exposition. Un septième point s’ajoute : Romme à 130 km de Lausanne, de l’autre côté du lac en direction des Alpes. Elle est actuellement représentée par plusieurs galeries : Gowen Contemporary (Genève, CH) depuis 20107, la Galerie Ceysson & Bénétière (Paris, FR), ainsi que la galerie Valeria Cetraro (Paris, FR) pour son duo Pétrel I Roumagnac (Paris, FR).