Le CACC a le plaisir de présenter la première exposition personnelle de l’artiste belge Ariane Loze, lauréate du prix départemental des Hauts-de-Seine au 63^e Salon de Montrouge.

Dans de savantes réalisations vidéo où elle se met elle-même en scène, Ariane Loze analyse et décortique son matériau premier : l’humain et la construction de soi. Le titre de l’exposition renvoie à cette fabrication de l’identité toujours mouvante, qui se nourrit des échanges avec les autres, du contexte, de l’époque et rend caduque toute notion d’identité figée. Dans ses vidéos, Ariane Loze se charge à la fois de l’écriture, de la réalisation, du jeu (elle incarne tous les personnages), du montage et de la post production, ce qui fait de chaque vidéo une performance en soi. Cette approche totale de la création se révèle finement signifiante et permet à l’artiste une épure parfaite de ses images. À travers les différentes apparences qu’elle prend, Ariane Loze ne cherche à tromper personne, simplement à explorer une multiplicité de personnalités, les contradictions du quotidien, dans des dialogues interpersonnels qui pourraient tout aussi bien être des dialogues intérieurs.

L’exposition propose un parcours en deux temps à travers le travail de l’artiste.

Dans un premier temps, une sélection de vidéos réalisées sur une large période (2008–2017) permet de suivre les différents axes de sa démarche. Certains films d’Ariane Loze sont sans paroles, laissant la place à l’environnement comme personnage à part entière : l’interaction étroite entre humain et architecture, les déplacements et glissements des corps dans les bâtiments, vont parfois jusqu’à l’absurde. C’est le cas dans Betaville, tourné dans les espaces uniques de la Maison des cultures du monde de Berlin, ou encore dans Mirror, qui a bénéficié lui de l’architecture exceptionnelle du centre pluridisciplinaire de Singel à Anvers. Un autre pan de la production d’Ariane Loze s’attache aux formes d’interactions professionnelles ou amicales qui mettent en jeu représentations et image de soi. Les rires sont retenus, et les conversations les plus banales trahissent les carcans moraux et autres formes de pression exercées sur les personnages.

Ariane Loze explore les injonctions à la productivité, jusque dans le fait même d’être heureux, et brouille d’autant plus la frontière entre carrière professionnelle et développement personnel.

Le second temps de l’exposition permet de s’imprégner plus encore de ces questionnements, à travers le motif du dîner, présent dans de nombreuses œuvres de l’artiste. La vidéo Le Banquet, réalisée en 2016 et emblématique de la confrontation entre quêtes de sens et injonctions sociales, y est présentée dans une installation immersive. Ariane Loze a en effet recréé pour l’occasion un décor complet, afin d’y tourner un développement de cette œuvre majeure spécifiquement pour le CACC. La salle d’exposition aura donc été à la fois décor de tournage et espace de performance avant de proposer une installation à parcourir, dans laquelle les deux créations se font face.

L’installation sera réactivée à l’occasion de la rencontre du 17 février : l’artiste poursuivra son tournage durant une performance accessible à tous, au sein de l’installation créée pour l’occasion.

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L’exposition « Nous ne sommes pas, nous devenons » bénéficie du soutien de la Ville de Montrouge.