PHYLACTERE PERFORMANCE EVENT N°2

    Cécile Serres,
    Considered to be allies
    • 📅25.06.2021
    • 🕜18h00

    La programmation du Centre d’art contemporain Chanot est en pointillée depuis mars 2020. Pour rester fidèle à ses missions le CACC lance Slow Motion, programme de résidences de recherche à distance. Slow Motion s’adresse à l’ensemble des acteurs de la sphère des arts visuels et se propose d’accompagner trois duos au cœur de leurs réflexions.

    Auriane Preud’homme et Roxanne Maillet sont toutes deux artistes et graphistes, elles ont fondé la revue Phylactère centrée sur la performance. Pour ce second numéro elles ont souhaité travailler aux côtés de Camille Videcoq, fondatrice de l’association Rond-Point. Phylactère 2 se concentrera sur l’onomatopée « Oh là là ! ».

    Cette soirée est une première forme de restitution de résidence avec deux performances prévus au programme qui apparaitront ensuite dans la revue.

    Cécile Serres, Siduh, L’Oiseau rieur, 2017–2021

    « (…) L’Oiseau se pavane, et, joueur, s’amuse à nous tirer de notre indifférence habituelle. Il ne fait pas de spectacle, mais, à l’affût, guette et attise la rencontre, nous invite à habiter pour un temps un entredeux, une zone d’incertitude où l’expérience de l’Autre peut avoir lieu. On y glisse, on dérape, désorienté par une loi d’attraction-répulsion. Le moi est enjoint, appelé, surpris par son propre surgissement comme autoaffection, et par l’animalité en lui. La rencontre opère, l’être rieur exulte, OH YES ! ME VOILÀ ! Il prend corps et se pare de ses plus beaux atours pour draguer les visiteurs. Il évolue tel un animal mi-farouche, mi-entreprenant ; notre regard est fuyant, avant de se faire plus soutenu, tour à tour amusés ou embarrassés, nous oscillons dans ce moment en suspens, celui où une rencontre qui transforme les êtres en présence peut potentiellement avoir lieu. Jamais prédéfinie, elle surgit dans ce type d’ouvertures ; parfois, elle rate. Il arrive aussi que l’on fasse de mauvaises rencontres. En nous sommant d’être présents non seulement à nous-mêmes, mais aussi à l’Autre, autrement dit, à une espèce d’animalité en nous et hors de nous, cet Oiseau dragueur brouille la limite entre désir et dégoût. Une fois qu’elle a eu lieu, la rencontre nous a changé : d’accidentelle et contingente, elle est devenue comme nécessaire, meant to be. Il s’est passé quelque chose. »

    Extrait du texte Siduh, « L’Oiseau (2017) : la rencontre avec “l’être rieur” » par Joshua De Paiva.

    Considered to be allies, A woman and her Colleague, 2021

    If you’re lost, you can look

    And you will find me
    Time after time
    If you fall, I will catch you,

    I will be waiting

    Time after time
    Time after…

    Le temps brille dans l’obscurité comme un organisme fongique potentiellement extraterrestre envahissant les forêts mixtes et feuillues des régions tempérées. Les arbres semblent avoir perdu la notion du temps. Les cernes des années écoulées s’estompent, elles laissent place à la croissance d’une peau spongieuse dont la surface est parsemée de taches brunes. Le temps brille dans le noir comme la femme et sa collègue envoyées sur place pour mener l’enquête. Ensemble, elles tentent de retrouver ce qui a disparu, le cercle et la force d’être deux. Il y a beaucoup à apprendre de la force d’être deux. Disons-le une fois, disons-le nous deux fois, comptons les heures dans le sens inverse, la grossesse est si bonne.

    A Woman and her Colleague se déploie sous la forme d’une investigation poussée à l’absurde dans laquelle Mie Frederikke Fischer Christensen et Margaux Parillaud incarnent deux enquêtrices embrouillées dans une logique guidée par leur estomac, par leurs contradictions et par leur théorie du complot.

    🌝STRARRING

    Cécile Serres and Considered to be allies

    GUEST CURATORS

    Roxane Maillet, Auriane Preud’homme and Camille Videcoq

    📖Program

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    Slow Motion

    Research Program
    2021–2022

    The Ghost of the Disco

    Lecture
    Tony Regazzoni Aurélie Faure

    BIOGRAPHIE REVUE PHYLACTERE

    Phylactère est une revue à voix multiples, initiée par Roxanne Maillet et Auriane Preud’homme.

    Les phylactères sont des éléments graphiques qui dans l’iconographie médiévale prenaient la forme de banderoles où s’inscrivaient souvent des extraits bibliques prononcés à voix haute par les personnages représentés. Ce dispositif, auquel les bulles de la bande dessinée ont assuré la descendance, prend l’apparence d’une bande de textile qui virevolte dans l’espace du tableau, n’est pas sans rappeler les banderoles de manifestations sur lesquelles sont écrites nos cris silencieux — celles du rejet d’un système mondial fondé sur un ensemble d’oppressions raciales, sexistes et sociales.

    La revue Phylactère est née à Marseille en 2019 au sein du programme de résidence Entrée Principale. Le projet éditorial Phylactère trouve son origine dans le désir de retranscrire des performances à travers des visions multiples, subjectives et spontanées qu’en proposent nos contributeur·ice·s, en donnant la parole à des amateur·ice·s, des artiste.s, des designer·s et des penseur·se·s. La revue accueille toutes formes et les lectures possibles et inattendues de l’acte performatif telles que des scripts, des protocoles, des poèmes destinés à être oralisés, des dessins, des photos, des comptes-rendus, des retranscriptions ; avec pour ambition de révéler toute leur plasticité de formes verbales et graphiques singulièrement imparfaites. Phylactère est un entremêlement de voix de divers horizons et sans hiérarchie, venues se frotter au jeu du prolongement de l’espace physique et temporel de l’avant et l’après performance dans un format publié, cristallisant leur interprétation.

    Autour de la revue Phylactère, il s’agit de faire exister une communauté mouvante partageant des affinités multiples et une prédilection pour l’écriture et l’oralité par le biais de rendez-vous ponctuels que nous organisons tels que des lectures, des performances et des workshops. Nous aimons considérer notre revue comme un lieu de rencontres, comme le point d’intersection entre un événement et sa publication. La revue Phylactère, concrétise notre position, fondée sur un désir d’hybridation des pratiques entre artistes, graphistes, éditrices, « metteuses » en voix de textes et génératrices de rencontres.